Quand on parle de révolution écologique, de permaculture et de régénération des sols quoi de mieux que d'en parler avec Céline Basset. Pour voir l'interview dans sa totalité, clique ici : https://www.jeanlaval.com/interviews-completes/

La révolution écologique /Permaculture/Aquaponie

(Interview de Céline Basset)

Jean : Et donc du coup, tu peux nous dire un petit peu ce que tu faisais au Vietnam ? Parce que du coup tu as fait beaucoup de travaux à l'étranger, notamment au Vietnam, qu'est-ce que tu as fait là-bas ?

Céline : Là-bas tout d'abord je me suis spirituellement un peu réveillée on va dire. Je vais employer le mot spirituel on va pas contourner les labels et les définitions. Donc il y a eu un gros réveil déjà, une grosse prise de conscience, qui m'a menée à faire en fait un laboratoire. Un laboratoire qui combinait de la culture en aquaponie, de la microbiologie des sols et de l'agroécologie avec de l'agroforesterie. Donc en gros j'ai un peu pris tous ces éléments là et j'ai commencé à bidouiller et au fur et à mesure c'est devenu un véritable modèle qui s'est vérifié, répété, et qui aujourd'hui a fait un dépôt de brevet.

J : En France, alléluia c'était compliqué.

C : Oui c’est jamais simple, mais c'est pas grave.

J : Et donc du coup ça consiste en quoi exactement ?

C : Alors, en fait je suis partie d'abord du principe, pour réexpliquer, en observant l'écocide, l’effondrement des écosystèmes dans lesquels on est, je me suis posée la question comment est-ce qu'on pourrait mieux manger ? En ayant eu moi-même des problèmes de santé, liés à l'alimentation aux États-Unis, liés aux antibiotiques et aux perturbateurs endocrinien, des problèmes assez graves de santé, je me suis dit comment je vais pouvoir me rendre autosuffisante ? Basée autour de ça je me suis dit mais qu'est-ce qu'on va faire pousser ? Qu’est-ce qu’on va faire pousser quand nos sols en fait sont effondrés. Donc j'ai pu observer grâce à monsieur Bourguignon, je me suis renseignée, je me suis formée et j'ai pu me renseigner et regarder qu'en fait il suffisait de recréer le vivant pour le vivant, c'est à dire il suffisait de remettre des bactéries qui ont disparues dans le sol, par l'intermédiaire de quelque chose qui produirait des bactéries. À partir de ça, j'ai pu observer qu'en remettant un écosystème avec ses bonnes bactéries il y avait une production. Donc en gros le modèle c'est quoi ? C’est combiner l’aquaponie de manière à pouvoir régénérer les sols. Je sais que c'est compliqué.

J : Ca simplifie, mais il va juste falloir indiquer les différents éléments. Donc l’aquaponie, comment ça se définit ?  C'est quoi la différence par exemple, parce que les gens quand ils pensent "environnement, alternatives à la monoculture", qui est du coût des rangées et des rangées de même légumes et même fruits et en plus on détruit les sols notamment par rapport aux bactéries étant donné qu'on les remut et les bactéries qui vivent en haut et ne vivent pas en bas on les met en bas et les bactéries qui vivent en haut et ne vivent pas en bas, on les met en bas, c’est comme nous, si on nous met sous terre, on n’est pas fait pour vivre sous terre, enfin il y a un petit mélange par rapport à tout ça. Et donc du coup, c'est quoi la différence principalement par rapport à la permaculture et l’aquaponie ? Parce que les gens ils ont permaculture qui revient en permanence.

C : D'accord, alors on va recadrer. La permaculture c'est un style de vie. Dans la permaculture il y a plusieurs catégories : il y a la microbiologie du sol, la culture sur sol vivant, l'agroforesterie ou la culture en bute, en lasagnes. Il y a différentes méthodes, donc la permaculture c'est assez vague dans ma définition, en tout cas dans la définition internationale, et ça inclut aussi l’aquaponie. Donc l’aquaponie, en fait c'est un système hors sol. Ça se diffère de l'hydroponie, parce que l'hydroponie c'est un système où tu vas gacher de l'eau, tu vas changer ton eau quasiment tous les mois ou tous les deux mois et tu vas prendre des nutriments synthétiques. L’aquaponie c'est la combinaison de trois écosystèmes : 1 la pisciculture, 2 la culture de bactéries de nitrification et 3 la culture de plantes. Ça a 5 000 ans, ça vient des Aztèques et des Mayas. En Asie, ils l'ont déjà fait avec la rizipisciculture. Donc en fait c'est un vieux système, enfin moi j'ai rien inventé quoi, j'ai juste observé, appris, testé et maintenant je diffuse. Donc ce système là en fait il permet une culture hors sol, qui va sauver 90% d'eau par an, en tout cas c'est ce que j'ai observé en Asie, qui te permet de densifier tes cultures, qui te permet de faire de la polyculture, qui permet aussi de générer des multiplications de lignes de production, mais aussi des multiplications de revenus, pour un agriculteur c'est intéressant. Ça répond donc un problème de rareté de la production et la super grosse clé qui a fait office d’un dépôt de brevet, c'est que c'est un liquide, presque amniotique, chargé de bactéries de nitrification et donc c'est ça en fait que tu vas implanter dans ton sol, c'est comme ça que tu vas régénérer ton sol.

J : Comment tu obtiens ce nitrate du coup ?

C : Tu joues l'alchimiste en fait, pour rester très polie tu transformes les défécations des poissons en or, en nitrates. Une plante se nourrit de nitrates et d'autres éléments, d'autres minéraux, sous forme ioniques. Donc en fait tes poissons tu les as parce que c'est eux grâce à leurs défécations qui vont créer de l'ammonium, ammonium, ammoniac, les deux, NH3 NH4, et c’est là que tes bactéries interviennent. Elles vont couper tes grosses molécules d'ammoniac en nitrates et les plantes mangent les nitrates. C'est comme ça en fait qu'avec leur système racinaire, l'eau passe, les racines filtrent l'eau, absorbent les nitrates, absorbent les minéraux et l’eau retourne claire dans le bac à poissons, en plus d'être une source de ce fameux liquide que tu vas réimplanter dans la terre pour pouvoir donner des bactéries.

J : OK, donc ça tourne en permanence.

C : En permanence,  tu changes jamais l'eau. Voilà, l’aquaponie, c'est vraiment un système très ancien. L'ancêtre de l’aquaponie, c’est le Chinampa.

J : OK, une question qui m’intrigue sur tout ça,  comment tu fais pour que l'eau circule ? Parce que quand on parle de circulation, la circulation dite naturelle par rapport à une pente qu’il peut éventuellement avoir, si on pense à des rivières, mais donc du coup par rapport à tous les sytèmes que l'Homme créé, en général quand on pense à circulation on pense à moteur et électricité. Donc du coup comment ça se passe pour faire circuler cette eau ?

C : Alors en fait la difficulté effectivement tu as plusieurs manières de faire de l’aquaponie. Soit en milieu naturel chose que j'ai envie de faire pour dépolluer les cours d'eau par exemple, avec les systèmes des radeaux flottant. Alors c'est soit tu poses des radeaux flottant et tu utilises le courant d'une rivière s'il en reste, parce que maintenant on a bientôt plus d'eau dans le sud, et donc ça par exemple ça va venir dépolluer ta rivière polluée aux nitrates. Tu vas faire de la fleur tropicale par exemple, ou du chanvre, ou du bambou en dépolluant ta rivière en mettant des radeaux flottant. Ou alors comme je fais quand tu n'as plus d'eau, tu vas tout simplement recréer un système, un très grand système, le plus grand est le système de l’aquaponie le mieux ça sera, et donc tu as besoin d'une pompe submersible qui envoie le pâté quoi. Donc bien souvent tu as une pompe qui va envoyer l'eau et après toujours avec la gravité. Le but dans l’aquaponie pour que ça fonctionne et que ce soit un système stable, écosystémique et serein, c'est de créer du mouvement. De tout façon, l’eau c'est un être vivant. Toutes les théories de Schauberger, voilà, plus l'eau va bouger, plus l'eau est en mouvement, plus elle va circuler, plus elle va produire de bonnes bactéries, une aération, c'est une loi en fait. : le mouvement de l'eau.

J : Et ça est-ce que tu peux faire en sorte que ça soit, via le mouvement de l'eau, est ce que tu peux faire en sorte que ton moteur fonctionne par lui-même ? Est-ce qu'il y a quelque chose qui est possible comme ça aussi ?

C : Alors il y a des recherches en ce moment,  dès que je vais avoir plus de budget. Il y a des recherches pour faire un système hydraulique, qui serait couplé au système d’aquaponie, de manière à ce qu'il soit indépendant. Donc en utilisant la chute d'eau, parce qu'il y a quand même pas mal de barres pour faire un système, j'aimerais pouvoir avoir un générateur qui s'autoalimente, mais il va me falloir des batteries de côté, enfin on va rentrer dans des choses un peu plus techniques, mais c'est possible, mais pour l'instant je suis encore obligée d'utiliser une pompe submersible qui est connectée à un secteur.

J : D’accord, une chose à la fois.  

Si tu veux en savoir plus sur Céline, tu peux la retrouver ici :

Facebook : https://www.facebook.com/Sangha-Project-Sustainable-Aquaponics-1360306097334036/

Site Internet : https://www.bluesoil.org/